Euthanasie : Les Français plus modérés que ce que l’on croit

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Au début du mois de mars, l’IFOP a réalisé un sondage sur l’euthanasie en France qui montre que les Français sont moins favorables à l’euthanasie que ce que l’on pourrait croire.

Du 3 au 4 mars 2021, l’IFOP a réalisé une enquête intitulée « Les Français et la fin de vie » pour le collectif Soulager mais pas tuer et menée auprès d’un échantillon de 1 048 personnes représentatifs de la population française et âgés de 18 ans et plus.

Pour le porte-parole du collectif Soulager mais pas tuer et fondateur du service SOS fin de vie d’Alliance VITA, Tugdual Derville, « le résultat de cette enquête » vient confirmer « un décalage » entre « l’apparente adhésion à l’idée de l’euthanasie » et « les attentes concrètes des Français quand ils pensent à leur propre fin de vie ».

Cette enquête révèle notamment que pour 55% des Français, l’accompagnement est une priorité et 38% d’entre eux envisagent un accompagnement par des proches. Si la moitié d’entre eux voit le fait de ne pas subir d’acharnement thérapeutique (46%) ou de douleur (48%) comme une priorité, ils sont seulement 24% à revendiquer l’accès à l’euthanasie. Et c’est 6% des Français qui voient l’accompagnement spirituel comme une priorité dans la fin de vie.

« La plupart des soignants savent, par expérience, que l’euthanasie est bien plus volontiers revendiquée pour autrui que demandée pour soi-même. » affirme Tugdual Derville qui ajoute que « la revendication de l’euthanasie pour soi, reste marginale chez les Français ; c’est plutôt un avis de bien-portant ; il se concrétise exceptionnellement en situation de grave maladie ».

Il évoque le nom du collectif dont il est porte parole « Soulager mais pas tuer » qui fait ainsi le choix de ne pas tomber dans « le piège dans lequel on tend à enfermer le débat », il estime que « trop de Français croient qu’il faut choisir entre souffrir et mourir » et rappelle qu’il « faut tout faire pour soulager ».

Alors que l’Espagne vient de légaliser l’euthanasie et le suicide médicalement assisté le 18 mars dernier, devenant ainsi le sixième pays du monde à dépénaliser cette pratique après le Canada, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, en France ce sujet fait débat. Dans l’hexagone de nouvelles propositions de loi sont à l’étude, notamment la proposition de loi d’Olivier Falorni pour « donner le droit à une fin de vie libre et choisie » qui sera débattue à l’Assemblée nationale le 8 avril prochain. Actuellement, seule la sédation profonde et continue est autorisée.

Camille Westphal Perrier


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